Outillage gravure

attaque chimique d’un métal

Un article est apparu dans Train Miniature Magazine n° 44 à ce sujet. Là-dedans vous trouvez plus de texte et photos.

Moyennant du matériel simple, facilement disponible et un peu de ténacité, vous pouvez confectionner vous-même un appareil développeur et graveur, qui ne dépareillera pas parmi les appareils vendus dans le commerce.

La gravure, pour ce qui nous concerne, les modélistes, est l’attaque chimique d’un métal. Sans tomber dans un cours de chimie, épinglons l’exemple suivant : lorsque vous trempez un bout de feuille d’aluminium dans du vinaigre, elle est dissoute après un certain temps par l’acide acétique. Il va de soi qu’en ce qui nous concerne, le but n’est pas de faire disparaître complètement le métal, mais simplement d’utiliser le liquide de gravure pour travailler le métal. Pour en faire quelque chose d’esthétique…
Pour pouvoir réaliser ceci avec la technique de la gravure du métal, celui-ci doit d’abord être partiellement protégé par une couche résistante à l’acide. De cette façon, le métal qui n’est pas protégé sera attaqué, tandis que les parties protégées resteront intactes.
Des gravures peuvent ainsi être réalisées sur une partie seulement de la surface à graver, le métal pouvant même être percé si nécessaire. La combinaison des deux est également possible: nous en parlerons dans cet article.
Comment appliquer une telle protection? Il existe dans le commerce des feutres à l’encre résistante à l’acide, mais beaucoup d’autres sortes de peintures conviennent tout aussi bien. Le problème de l’application d’une couche de protection à la main est double.
D’une part, son application ne peut jamais se réaliser d’une façon précise, ce qui est un handicap, surtout pour des travaux délicats. D’autre part, il est nécessaire de protéger la plaque de métal de chaque côté lors d’un perçage, les deux couches de protection devant parfaitement coïncider de part et d’autre de la plaque. Mais heureusement, il existe des produits photosensibles et résistants à l’acide, qui changent de composition lorsqu’ils sont exposés à la lumière (généralement des rayons ultraviolets). En recouvrant une plaque de métal d’un tel produit, en l’exposant à la lumière et en le développant ensuite, la couche protectrice restera en place.
Il existe des produits photographiques positifs et d’autres négatifs. La première catégorie disparaît après exposition et développement, tandis que la seconde disparaît lorsqu’elle n’est pas exposée après développement.
Mais il existe aussi des feuilles de laiton photosensibles, particulièrement intéressantes pour les modélistes: il s’agit de fines feuilles de laiton, recouvertes d’une couche photosensible. De telles plaques photosensibles doivent donc toujours d’abord être exposées avant d’être développées et de débuter le processus de gravure. L’exposition à la lumière doit toujours se réaliser à travers un masque : il s’agit d’une couche transparente, recouverte partiellement de noir. L’encre masque la lumière, les parties non imprimées laissant passer la lumière. Grâce aux techniques modernes, nous pouvons réaliser nousmêmes un tel masque : il suffit de posséder un ordinateur, un bon programme de dessin, une bonne imprimante et des transparents pour réaliser soi-même ses masques.


L’exposition se réalise au moyen d’une lampe ultraviolette (1). La feuille de laiton (orange, 4) à couche sensible (bleue) est enserrée entre deux transparents (gris, 3), le côté imprimé (noir)
tourné vers la plaque. L’ensemble est pris en sandwich entre deux plaques de verre (2).

Après exposition, la plaque est trempée dans le produit révélateur (1). De la couche sensible (3), le bleu est exposé et subsiste. La partie violette disparaît sous l’infl uence du révélateur. La plaque de laiton (2) a ainsi perdu une partie
de sa couche de protection.

Après développement, la plaque est trempée dans du produit de gravure (1) où les parties protégées de la plaque de laiton (3) restent intactes, tandis que les parties non protégées (2) ont été mangées.

Le schéma de construction donne une idée de l’ensemble de l’appareil. Les dimensions peuvent être librement fixées, en tenant compte du fait que la hauteur de l’appareil doit être au minimum de 35 cm, afin de pouvoir y disposer la pompe.
• Deux bacs transparents amovibles, d’une contenance d’un litre de produit révélateur et de gravure
• Chauffage du liquide de gravure jusqu’à 50° Celsius
• Oxygénation réglable
• Construction sûre, solide et portable
• Système de suspension pour les plaques de diverses mensurations
• Bon marché : 100 euros au maximum de pièces détachées.


Quelques lattes de bois, des chutes de plaques MDF, de la colle pour bois, des vis pour panneaux agglomérés et une petite poignée pour l’armoire: ce sont les seuls éléments dont nous aurons besoin pour réaliser une armoire. Un interrupteur unipolaire, un autre bipolaire avec lampe-témoin sont nécessaires pour assurer un raccordement électrique sûr.
Deux boîtes de rangement en plastique transparent avec couvercle, d’une contenance de 1.200 cc ou plus. Le modèle illustré convient parfaitement parce qu’il est suffi samment haut et qu’il présente un fond étroit rectangulaire.
Une petite pompe à air est nécessaire. Choisissez un modèle qui n’est pas trop puissant et peu bruyant. Un tuyau d’air d’un mètre de long et un clapet anti-retour, deux pierres poreuses qui produisent un fin nuage d’air, un robinet à trois voies pour l’alimentation en air. Un petit élément chauffant tel que ceux utilisés dans les bacs à eau pour oiseaux et autres bestioles, afin de les préserver du gel.


Le schéma illustre les différents raccords à effectuer: la tension du secteur est interrompue par l’interrupteur bipolaire ‘D’: il s’agit de notre interrupteur principal. Un des fils passe par le fusible en verre ‘Z’, après quoi il alimente la lampe ‘L’ et l’élément de chauffage ‘W’. La pompe à air ‘P’ est commandée séparément par l’interrupteur unipolaire ‘E’. Comme nous allons travailler avec des liquides, calfeutrez tous les endroits possibles par lesquels l’humidité peut s’introduire au moyen de silicone.
Commencez le montage de l’armoire au moyen de colle et de vis. La paroi frontale doit être amovible. Dans cette paroi, des ouvertures doivent être prévues pour y encastrer les interrupteurs et le cordon d’alimentation. Forez en outre un trou dans la partie latérale pour le câble de l’élément chauffant. L’ensemble peut ensuite être peint dans une teinte au choix, mais n’optez pas pour le blanc, parce que les tâches de produit n’y seraient pas visibles.
Il est temps de placer la pompe à air et son clapet anti-retour. La pompe est disposée de façon ‘élastique’ pour diminuer le niveau de bruit. Les petites languettes peuvent tout simplement être fixées à la sortie; il n’est pas nécessaire de les coller. Le clapet anti-retour, combiné au placement en hauteur de la pompe empêche que du produit ne suinte dans la pompe.

Notre robinet à trois voies peut maintenant être placé. Le modèle que nous utilisons ne dispose pas de points d’attache, et nous allons à nouveau utiliser des boucles de câbles, fixéesà travers des trous faits dans l’armoire. Ces boucles peuvent en outre être utilisées pour fi xer le clapet et les tuyaux à l’intérieur de l’armoire. Grâce à ce petit robinet très pratique, l’alimentation en air peut être réglée séparément pour chaque bac. Il permet en outre de laisser échapper l’air si nécessaire, afin d’éviter le blocage de la pompe. Lorsque l’appareil n’est pas utilisé, il vaut mieux fermer les robinets qui mènent vers les bacs, histoire d’éviter que des vapeurs chimiques ne pénètrent dans la pompe.

Les deux bacs peuvent être pourvus d’une pierre poreuse et de leur tuyau d’alimentation. Cette oxygénation sert uniquement à maintenir un courant dans le liquide, afin que la pièce à traiter le soit de manière uniforme et que la chaleur dégagée le soit à travers l’ensemble du bac de gravure.
Il ne nous reste plus qu’à nous occuper des couvercles des bacs. Les plaques à graver doivent pouvoir s’y suspendre. Découpez un peu de leur matière dans un des coins, de façon à y faire passer le tuyau d’air. Des supports pour les pièces à traiter peuvent alors être réalisés au moyen de profilés ronds en styrène, d’une épaisseur de 5 mm. Entre deux supports semblables montés dans le couvercle, une petite plaque peut être fixée, en limant la moitié inférieure des profi lés dans le sens de leur longueur. Afin de pouvoir disposer les supports à différents endroits du couvercle vous devez d’abord réaliser quelques trous à différents endroits. Afin que le couvercle conserve sa fonction, vous devrez enfin découper quelques bouchons dans une chute de bande de styrène.

Il est temps de remplir nos bacs de gravure et de développement. De l’eau déminéralisée est un meilleur choix, tant pour le produit de gravure que pour le révélateur. Afin de bien dissoudre les deux produits, vous utiliserez de préférence de l’eau à 55°C. Vous n’avez pas besoin de thermomètre pour ce faire : lorsque vous mélangez 500 cc d’eau froide (à température de la pièce ou plus froid) avec une même quantité d’eau bouillante, vous obtiendrez une eau aux alentours de 55 °C. Pour un mélange rapide, l’oxygénation des deux bacs peut être mise en service.

©2008 Gerolf Peeters - mis à jour 18.06.2008 Regardez aussi: La gravure - Lumière UV