Lorsqu’en tant que modéliste, vous voulez réaliser le réseau de vos rêves, une bonne préparation est évidemment indispensable. La réalisation d’un plan est un élément important, aussi bien que les questions concernant les moyens – temps disponible, connaissances, financiers et espaces libres – dont chacun dispose. Tout projet est le résultat d’un compromis entre ces quatre facteurs et vos propres souhaits: cet équilibre doit être réalisé par chacun d’entre-vous.
Avant de passer à la conception du plan
de réseau, il vous faut établir une liste de
vos souhaits. Enoncez simplement ce qui
vous plairait de reproduire ou de construire.
En voici quelques exemples:
• Trafic moderne à grande vitesse
• Trafic marchandises d’interpénétration
• Une grande remise pour locomotives
• De longs trains à travers un paysage
• Un trafic local au début du 19ème siècle
• Une exploitation forestière en Ardenne
• De la voie étroite dans les Rocky
Mountains.
Une telle liste est très personnelle et doit être composée par chacun d’entre vous.
Pour René, cette liste devient ceci :
• Une plaque tournante avec une grande
rotonde
• Utilisation du système ‘deux rails’. René
dispose en effet d’un grand assortiment
de matériel à deux et à trois rails qu’il voudrait
bien voir circuler
• Circuler, plutôt que manoeuvrer
• Commande simple, analogique
• De longs trains à travers un paysage
varié
• Une très grande gare pour voyageurs.
L’espace disponible pour ce faire
est d’une grande importance.
Au sein de l’espace disponible, les restrictions
sont aussi souvent nombreuses: des
objets doivent rester disponibles en tout
temps dans la pièce. Pensons par exemple
aux portes et aux fenêtres, aux appareils
de chauffage,… Tout autour
de ces objets, un espace d’au moins un
demi mètre doit être prévu, voire plus. Il
est possible de travailler avec des parties
rabattables ou tournantes sur le réseau,
ou de réaliser des ‘passages sous voies’.
Comme première phase de notre plan de
réseau, nous allons donc mesurer l’espace
disponible avec précision et reporter ces
mesures sur papier. Les objets
situés en hauteur et qui limitent l’espace
(un toit oblique, par exemple) doivent également être mentionnés. Pour notre réseau, un autre facteur
joue également un rôle: l’accessibilité
des parties du réseau.. Généralement,
une longueur de bras de 70 cm doit être prévue.
Ceci implique que chaque partie du
réseau doit se situer dans un rayon de 70
cm du bord du réseau. Pour ce faire, des
espaces de circulation doivent être prévus
au sein du réseau, certainement pour de
grands locaux. Vous pouvez également
travailler avec des trappes rabattables ou
tournantes au sein d’une grande partie
du réseau, mais ceci est plutôt à éviter. L’espace
de circulation doit être suffisamment
large: 50 cm est un strict minimum.
Appliquons maintenant cette théorie à notre
situation pratique: René dispose d’un
très vaste grenier, où se
trouvent deux fenêtres en toiture et une
fenêtre sur le pignon. Il existe en outre des
chevrons de la charpente du toit, une cheminée,
un appareil de chauffage et une
porte qui s’ouvre vers l’intérieur. La surface
du grenier a une forme en ‘L’, où la partie
saillante a une superfi cie d’une dizaine de
mètres carrés: un bel espace pour l’atelier.
Si vous avez travaillé jusqu’à présent au moyen d’un ordinateur, il est temps maintenant de le laisser de côté et de reprendre en main un bon vieux crayon et un bout de papier. Nous allons réaliser en effet des schémas, en partant de différentes impressions de chaque silhouette. Avant de commencer, il faut au préalable avoir une certaine idée de la façon de dessiner. Toute idée de base pour un tracé de voies est le bienvenu. Couchons-les d’abord sur papier.
En fonction du (ou des) thème(s) que nous
désirons construire, il faut déterminer
quelques caractéristiques selon lesquelles
la voie doit évoluer dans le paysage.
Quoiqu’il en soit, quelques normes
doivent alors être établies: quel est le
pourcentage maximal de déclivité, les rayons de courbure, etc. Des solutions
toutes faites ou des règles précises
sont difficiles à éditer, mais il est quand
même utile de consulter les normes du
Morop ou de la NMRA.
Pour le tracé des voies de René, nous en
sommes arrivés aux minima et maxima
suivants :
• rayon de courbure minimal pour les parties
invisibles du réseau: 50 cm
• rayon de courbure minimal pour les parties
visibles du réseau : 75 cm
• rampe maximale : 2,5 cm par mètre
• longueur de quai minimale : 3 m
• de vastes gares fantômes, au moins six
voies de 4 m de longueur minimale par
circuit (René désirait faire circuler des trains plus longs).
Nous avons
entre-temps imprimé quelques formes de base et nous savons désormais ce que
nous voulons. Mais comment débuter les
schémas?
• Examinez d’abord l’espace dont vous
disposez pour les plus grandes parties
du réseau : les gares, les gares fantômes,
la remise pour locos, le long pont
que vous voulez reproduire, et réservez
déjà les espaces nécessaires, en tenant
compte des voies d’accès
• Voulez-vous reproduire certaines scènes
issues de la réalité ? C’est le moment de
déterminer l’endroit où les disposer
• N’oubliez pas la troisième dimension – la hauteur – et pensez à la hauteur
minimale entre deux voies qui se croisent
en hauteur.
• Pour rester dans les différences de hauteur: il faut prévoir un minimum de 20
cm d’espace libre au-dessus d’une gare
fantôme inférieure.
• Tenez d’office compte que toutes les
parties du réseau doivent toujours rester
accessibles, même dans les parties
couvertes
• Travaillez avec des couleurs pour planifier des parties de réseau ou de paysage.
Nous avons désormais toute une série de schémas et n’en avons jeté aucun. Peu à peu, nous avons intégré quelques idées dans le plan que nous voulons conserver. Nous pouvons maintenant débuter à la seconde phase des schémas, qui forment une synthèse.
Curieusement, le choix parmi ces différents
schémas a été très rapidement effectué
: nous avons opté pour le premier.
Nous pouvons dès lors
poursuivre notre ouvrage pour lui donner
une forme définitive.
Etape n°5 : La poursuite de
la conception du plan
|
Grâce à un peu de bricolage – nous sommes là pour çà, non? – un modèle peut également être réalisé simplement avec du carton. Le but de cette étape est d’obtenir une image du tracé des voies dans l’espace, de pouvoir imaginer un futur décor et de détecter plus facilement les erreurs. Nous allons travailler de la manière suivante.
Un ‘modèle de réseau’ peut bien entendu être réalisé en d’autres matériaux. Un modèle
en carton est rapidement réalisé et prendra
moins de temps et d’énergie qu’une
construction faite avec soin, mais qui devra
partiellement être démolie, à cause
d’une mauvaise évaluation. Dès que votre modèle aura obtenu
votre approbation, il vous faudra retourner
devant votre table à dessin. Là, vous
donnerez forme au paysage, aux routes,
aux constructions, à la végétation et au
reste. Il faut en tenir compte
lors de la conception des plans. On peut
prévoir des portails de tunnels, mais qui
doivent avoir une fonction acceptable.
Les courbes de niveau du paysage ont une
logique. Ceci doit nettement
se voir à nos courbes de niveau.
Une petite rivière qui croise une voie ferrée
est toujours un beau thème, mais pensez
au fait que pour ce faire, vous devez disposer
d’espace sous l’assiette de la voie.
Ce n’est par exemple pas possible pour la
boucle supérieure visible d’une spirale en
colimaçon.
L’aspect général du paysage est donc la
première tâche à réaliser après la conception
du schéma des voies, même si il occupait
déjà nos pensées lorsque nous étions en train de concevoir nos plans et croquis.
Au cours de cette phase, nous allons donner
une forme définitive au paysage et cela
peut aller jusqu’à dessiner les courbes de
niveau. Le tracé des routes
doit également avoir un but. Tout comme
une voie ferrée doit répondre à une fonction:
donner la possibilité aux voyageurs et aux marchandises de se déplacer.
Le plan réalisé comme illustration de cet article est très grand et relativement complexe. Alors que nous avions manifesté notre intention d’établir un projet assez simple, nous avons péché contre nos propres convictions. A un certain moment, il faut pouvoir se montrer satisfait de son travail de puzzle. C’est à ce moment qu’il faudra passer à la concrétisation du projet. Un bon plan de départ vous épargnera bien des soucis, tant pour votre tranquillité d’esprit au cours de la construction que pour… votre portefeuille.
©2008 Gerolf Peeters - mis à jour 21.06.2008 | Regardez aussi: album de plans - hélicoïdales |