Mouler en métal blanc

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Avant de commencer, nous avons d’abord rassemblé le plus d’informations possibles en grandeur nature. Dans un set Dacker se trouvait le matériel nécessaire pour quatre tampons: deux plats et deux arrondis, donc de quoi équiper un seul véhicule. Chaque tampon est constitué de trois éléments: le plateau, le piston et la plaque de fixation. Les deux premiers éléments cités sont constitués d’un alliage à point de fusion bas, tandis que le plateau est constitué de laiton gravé. Il nous a paru élémentaire de reproduire ces éléments selon les mêmes techniques.

Il existe plusieurs types d’alliages à point de fusion bas. Le plus connu est évidemment la soudure. Tout comme l’étain, le point de fusion de cet alliage se situe aux alentours des 250°C. Il existe d’autres alliages qui ont un point de fusion encore plus bas. Depuis quelques années, le plomb ne peut plus être utilisé pour les conduites d’eau ni en électronique industrielle. Avant de procéder, il faut d’abord constituer un moule. Nous commençons par confectionner un réceptacle sans fond au moyen de plaques de styrène d’au moins un mm d’épaisseur, ainsi qu’un ‘pilon’. Le pilon sera renforcé et pourvu d’un manche en styrène.

La plasticine est un bon matériau pour confectionner un moule, mais de l’argile à modeler bon marché est tout aussi pratique. Confectionnez une petite boulette, bien malaxée, et disposéz-le dans le bac sans fond. Tassez au moyen du pilon, pour obtenir une surface bien plane. Nous commençons par disposer une busette. C’est par ce bloc que le métal liquide viendra se répartir dans les moules. Disposez la pièce à reproduire contre cette busette. Veillez à ne pas enfoncer les pièces à mouler trop profondément dans l’argile. Comme nous confectionnons le moule en deux parties, il est important de veiller à ce que les deux moitiés soient bien alignées l’une par rapport à l’autre. Pour cette raison, nous imprimons des petits trous dans l’espace libre de l’argile.
Pour la coulée, nous avons besoin de résine de silicone résistant à des températures élevées. La résine illustrée est disponible chez Vosschemie et résiste à 380°C. Contrairement au moulage avec silicone classique, nous avons besoin d’un ‘spray de démoulage’ pour séparer les deux parties de cette résine. La résine de silicone est constituée de silicone et de durcisseur. Ces deux éléments doivent être mélangés selon une stricte proportion. Il s’agit ici d’un rapport de poids d’un à vingt. Une balance de précision est pour cette raison un ustensile quasi indispensable. Le durcisseur doit constituer la 1/20ème partie du poids de la résine. Heureusement, le durcisseur a une densité de 1, et il suffit de mesurer "cc".
Cette silicone résistante à la chaleur durcit un peu plus rapidement que la silicone classique. Pour éviter des bulles dans nos pièces moulées, il est préférable d’étaler d’abord une fine couche de ce mélange sur la forme à mouler et sur la surface de l’argile. Cela peut se réaliser au moyen d’un bout de styrène fin et souple. Après durcissement nous enfonçons le tout au moyen du pilon dans le bac sans fond. Il devient alors clair pourquoi nous avons opté pour une boîte sans fond.
Le nettoyage du moule doit se réaliser avec soin. Nous pouvons maintenant remettre la première moitié de notre moule dans le bac sans fond et préparer le moulage de la seconde moitié. Ceci implique l’utilisation du ‘Trennspray’. Nous pouvons à nouveau apposer une fine couche et couler le reste de la résine dans le bac. Après l’opération de nettoyage, nous allons cette fois préparer notre moule pour la coulée. Nous avons besoin pour ce faire d’un orifice de remplissage, que nous confectionnons dans la partie supérieure du moule. Sous le moule, l’air qui sera comprimé par le métal en fusion doit pouvoir s’échapper. Nous installons donc des petits canaux entre les plateaux de tampons et la partie inférieure du moule. Découpez au scalpel quelques rigoles dans les deux moitiés de moules.
Nous devons veiller à ce que ce métal puisse aisément s’écouler dans le moule. Le talc est le produit qui convient le mieux. Saupoudrez-en un peu sur les deux moitiés de moules et étalez-le au moyen d’un brosse fine.
Nous avons aussi besoin de… métal. Des alliages d’étain et de plomb conviennent parfaitement dans ce but. Nous pouvons utiliser de la soudure d’étain. Nous disposons d’un récipient résistant au feu, d’une louche à manche isolé et d’une source de chaleur. Le métal va fondre rapidement et nous obtenons un liquide brûlant.
Nous pouvons disposer le moule dans un étau. Pour être sûr que lors de la coulée, une plaque vibrante est un bon moyen d’aide. Cette plaque était par ailleurs pourvue d’un étau réglable. Au fur et à mesure que vous utiliserez la soudure d’étain plus ancienne une couche mate plus foncée va apparaître sur le métal fondu. Il n’est pas si aisé de réaliser cette opération au moyen d’une petite cuiller. Trempez une cuiller à soupe dans le matériau, laissez-la se réchauffer et prélevez une quantité de métal fondu.
Versez le métal chaud en une seule fois dans l’ouverture en entonnoir. Le métal va très rapidement durcir dans le moule. Tenez toutefois compte du fait qu’il faudra laisser refroidir un peu le moule entre deux coulées. Soyez prudent lors l’extraction de votre pièce, car elle restera encore chaude un bon bout de temps. Après refroidissement, nous obtenons une pièce ayant la forme d’un bloc. Nous pouvons éliminer le matériau superflu.
Comme déjà dit précédemment, les plateaux de tampons seront gravés. Après la gravure, nous devrions obtenir une plaque telle que celle illustrée sur la photo, et nous obtenons d’un coup un bon nombre de plateaux pour tampons. Cela n’est donc pas gênant si l’un d’entre eux est moins bien gravé.
Afin d’illustrer le placement de ces tampons, nous avons désigné un wagon qui avait perdu les siens. Nous éliminons les restes des tampons. Nous forons ensuite un trou de 2 mm de large à l’endroit voulu. Le placement des tampons avec leur plaque de base en laiton sur la traverse de tête se réalise de préférence en une seule fois. Veillez surtout à ce que le tampon arrondi soit bien disposé du bon côté. Une petite touche de peinture achève le tout.
©2008 Gerolf Peeters - mis à jour 21.06.2008 Regardez aussi: moulage - soudure - gravure - peinture