Lampadaires-maison

d’inspiration belge

Un article est apparu dans Train Miniature Magazine n° 69. Là-dedans vous trouvez plus de texte et photos...

DES POTEAUX D’ÉCLAIRAGE SONT DISPONIBLES SOUS DE NOMBREUSES FORMES ET À DIFFÉRENTS. LES MODÈLES HAUTS DE GAMME SONT POURVUS D’UN DISPOSITIF À FICHE. MAIS QUE FAIRE SI VOUS DÉSIREZ UN MODÈLE PRÉCIS DE POTEAU D’ÉCLAIRAGE ET QUI N’EST PAS DISPONIBLE? LA ‘FABRICATION MAISON’ EST LA SOLUTION.

Nous nous sommes d’abord mis à la recherche de fiches dans le commerce et dans les magasins d’électronique. Hélas ! Ils sont tout trop gros pour des applications en modélisme ou trop difficiles à raccorder au pied d’un poteau d’éclairage. En soi, il ne s’agit plus simplement d’un simple contact électrique, mais il faut aussi une isolation efficace entre deux pôles et une construction mécanique pratique et solide. Après avoir testé différentes épaisseurs de fils électriques et de busettes de laiton, nous en sommes arrivés au projet suivant.


Les teintes utilisées sur le schéma ont la signification suivante:

  • Jaune: les parties en laiton de la fiche (le poteau)
  • Orange: les parties en laiton de la prise (en grande partie souterrain)
  • Rouge: le fil de cuivre, l’âme des fils de raccord
  • Gris: les liaisons soudées entre les fils de cuivre
  • Blanc: l’isolation, faite de bouts de gaine rétractable
  • Noir: partie creuse dans la liaison de la prise
  • Bleu et jaune: l’isolation des fils d’alimentation
  • Vert: la résistance en série, nécessaire en cas d’utilisation d’une Led.

En réalité, la fiche est constituée d’une enveloppe et d’un noyau central, qui s’ajuste dans une prise femelle. Cette dernière est formée d’une busette qui joue le rôle de masse pour assurer le contact et d’une plus petite busette au milieu, pour réceptionner le noyau de la fiche. Une zone isolée a été prévue entre les deux pôles du raccordement électrique. Une rondelle en laiton autour de cette prise veillera au recouvrement de l’orifice, et imitera par la même occasion le pied du poteau dans le ‘sol’.


La raison pour laquelle nous voulions nos propres poteaux d’éclairage est que nous désirions réaliser des mâts ‘spéciaux’. Les coiffes des lampes de ces poteaux étaient surtout typiques, et c’étaient précisément ces modèles que nous désirions reproduire en modèle réduit. Ce schéma reproduit la forme d’une coiffe de lampe, et la façon d’y loger une petite Led (une Led SMD) et son raccord. Au-dessus du schéma, nous avons représenté une coupe transversale, tandis que les autres dessins représentent respectivement une vue du dessus et une vue par-dessous. Afin d’entourer une telle coiffe autour d’une Led de ce type, la meilleure solution nous a paru de confectionner un moule. De cette manière, la Led est moulée dans de la résine. Nous avons évidemment besoin d’un moule, que nous réaliserons en résine de silicone. La piècemère a été confectionnée en laiton et au tour à métaux. Cette description d’assemblage est conçue pour réaliser de telles lanternes et raccords en petites séries. Raison pour laquelle il sera fait usage lors de plusieurs étapes de ce processus de petites jauges à souder.



Nous commençons par l’assemblage du premier moyen d’aide: la jauge pour soudage. Dans une plaque de Pertinax, une rainure est fraisée dans le sens de la longueur, sur une profondeur d’environ un demi-millimètre. Ensuite, huit trous y sont forés, correspondant à huit trous dans la plaque de base en bois. D’un côté de la sous-plaque en bois, nous pratiquons une encoche dans laquelle nous fixons une petite plaque de métal mobile en forme de ‘L’. Cette plaque fera office de support de maintien pour les travaux de découpe et autres. Encore quelques petits morceaux de Pertinax, qui font office de pinces, grâce auxquelles nous pourrons fixer nos pièces à usiner.


Comme première application, nous utiliserons cette jauge pour découper à bonne mesure quelques busettes. Ceci se réalise en réglant la jauge et en la bloquant par une vis. De cette façon, il est possible de découper autant de busettes à bonne longueur qu’il faudra de poteaux pour nos luminaires. Après avoir enlevé les ébarbures des busettes, nous avons nos ingrédients pour le poteau et son pied.



Entamons le travail de soudage. Nous allons d’abord assembler le pied et le socle de notre prise. Pour ce faire, nous allons prendre la busette la plus grosse et celle de 7 mm de long et de 3 mm d’épaisseur. La plus fine busette est fixée dans la jauge, dont 4 mm sortent de la pince. Nous soudons l’une à l’autre au moyen d’un fer à souder bien chaud.


Du côté opposé, nous soudons une rondelle en laiton ‘M4’. Veillez lors de cette opération à ce que la soudure précédente ne fonde ou ne se déplace. Pour finir, nous soudons un petit fil de 3 mm à la grosse busette, bien aligné avec la paroi extérieure de notre pied: il s’agira de notre raccord à la masse.



Le pôle positif de notre pied est constitué d’une busette de 2 mm d’épaisseur et de 12 mm de longueur, et d’une petite résistance. C’est d’ailleurs une bonne idée que d’utiliser des résistances de 1/8 Watt. Nous alignons les deux parties dans notre jauge


Dans notre exemple, il existe un bout de fil de raccord blanc entre la résistance et la busette du pied. Sur toute la longueur de la busette et du bout de gaine déjà placé, une gaine est disposée. Cette dernière est destinée à obtenir l’isolation électrique entre le raccord du noyau de notre pied et celui de l’enveloppe extérieure.



Cette partie peut maintenant être apposée dans l’enveloppe préalablement constituée du pied et fixé au moyen d’une goutte de colle instantanée. Le but est que le noyau dépasse à peine du pied. Cela facilitera ultérieurement le placement de la fiche dans notre prise.


A l’extrémité inférieure de la résistance, nous soudons également un fil de raccord. Nous allons encore solidifier l’ensemble au moyen d’un bout de gaine plus large. Après réchauffement de ce grand bout de gaine, vous obtenez un assemblage aérodynamique, qui peut facilement être inséré sans difficultés dans un trou foré de 4 mm.



Maintenant nous pouvons débuter l’assemblage du mât. Commençons par réaliser un élargissement de notre fine busette au moyen d’une busette de 2 mm. Nous soudons ces deux éléments avec un fer à souder bien chaud, en utilisant beaucoup de diluant, mais peu d’étain. L’étain sera aspiré par capillarité et trouvera facilement son chemin dans la soudure de la fixation.


Limez l’extrémité de ce premier montage et alésez éventuellement le trou, pour pouvoir enfiler par après le fil de montage entouré par la busette. Sur le mât vient un élargissement de l’enveloppe extérieure de 3 mm de largeur et de 12 mm de longueur, qui se raccordera avec précision à la paroi extérieure de notre pied.



Pour la coiffe de notre lampe, nous avons besoin d’un support. Au départ d’un bout de fil de cuivre, nous plions un petit bout en forme de ‘L’, avec une base plate et une extrémité de 6 mm. Ce support est soudé perpendiculairement au mât avec le côté court et aplati. Le support doit être placé juste avant l’extrémité du mât.


Nous constituons ensuite un second dispositif d’aide. Une planche, des chutes de bois, un peu de colle, quelques vis et quatre pinces à linge forment les ingrédients d’un système simple. Un coup d’oeil à la photo devrait suffire pour vous donner une idée du montage. Nous pouvons maintenant fixer une Led SMD au support du mât. La Led est fixée au support par sa cathode (le pôle négatif).



Tandis que la soudure sur l’enveloppe du mât est achevée, nous pouvons désormais commencer à assembler le noyau. Le noyau du mât est composé d’un fil très fin, de deux busettes et d’un bout de fil de laiton. Le noyau ne peut évidemment pas entrer en contact électrique avec l’enveloppe du mât. Nous apposons un bout de gaine par-dessus la busette et le début du fil de montage. Il est conseillé de limer l’extrémité du fil de laiton en forme de biseau. Le but est faire sortir le noyau pointu de l’enveloppe. Le noyau du mât peut maintenant être collé dans l’enveloppe.


L’étape suivant est l’assemblage des coiffes de lampes. Dans notre exemple, une pièce-mère a été tournée au départ d’une barre de cuivre au moyen d’un tour. Nous tournons d’abord une extrémité en forme de boule, pour attaquer ensuite le reste de la coiffe. Moyennant réglage des outils du tour, vous pourrez obtenir de cette façon une coiffe conique, avec une imitation d’anneau de fixation. Nous réalisons de cette manière quelques pièces-mères.



Après le tournage de la coiffe de la lampe, nous l’avons découpée selon un angle. Le résultat sera une coiffe oblique et conique. Les coiffes sont disposées dans un récipient réalisé au moyen de quelques bouts de styrène. Le placement de ces coiffes doit correspondre avec notre jauge: le but est que ces lampes et leur support puissent pendre dans le moule.


Tandis que la silicone durcit, la fabrication des lampes peut se poursuivre. Découpez l’extrémité du fil de montage à la bonne longueur, éliminez un peu d’isolant et pliez dans la bonne forme. Ce fil peut être soudé au pôle positif de la Led.



Si vous désirez suspendre deux lampes au même mât, les opérations nécessaires seront plus compliquées. Pour ce faire, nous avons soudé l'autre Led directement au câble de montage qui sort du noyau de notre mât. Souder cette fois l’anode au fil du noyau. Un bout de fin fil de montage est dénudé et soudé au côté extérieur d’une des Leds.


En soudant l’autre extrémité de ce petit fil sur la face extérieure de l’autre Led, un montage en série a vu le jour. Nous raccordons l’ensemble à une source de courant. La peinture noire que nous avons utilisée dans le cas du mât simple ne sert plus seulement pour l’occultation, mais également pour l’isolation électrique.



Après durcissement des moules en silicone, nous y pratiquons quelques incisions, aux endroits où les fils de raccord des Leds seront insérés.


Vient maintenant une nouvelle utilisation de notre seconde jauge: la suspension de quelques luminaires dans nos pinces ‘faites maison’. Nous remplissons d’abord le moule par de la résine prête. Lorsque le moule est bien rempli, nous le plaçons sous les mâts suspendus et trempons les Leds soudées dans la résine. De cette manière, nous veillons à ce que les fils de raccord soient fi xés dans les rainures récemment découpées.



Après le durcissement de la résine, nous pouvons détacher les luminaires de leur support. Des coutures de moulage sont facilement éliminée avec un fin couteau et un peu de papier abrasif à grain fin. Lorsque nous raccordons à nouveau la petite lampe, nous remarquons que le faisceau de lumière passe à travers la partie inférieure de la coiffe en résine, raison pour laquelle nous y appliquons une petite couche de peinture noire.


Avant la mise en peinture, nous avons recouvert les 7 mm du bas du poteau d’adhésif de masquage, cette partie devant rester conductrice de courant. Peignez le poteau depuis le haut, pour maintenir la partie inférieure de la coiffe à l’abri de la peinture. La partie supérieure du pied sera quant à elle peinte de préférence au pinceau.



Le placement du luminaire sur le réseau est particulièrement simple, grâce à notre méthode d’assemblage. Forez un trou de 4 mm de large bien verticalement. Le pied de notre luminaire peut maintenant être enfiché. Il ne sera pas nécessaire de coller, si votre trou a bien été foré. Le col du pied couvrira éventuellement le bord du trou.


Si tout est en ordre, nous aurons un ou plusieurs très jolis luminaires sur notre réseau, qui seront en outre faciles à enlever. L’intensité de la lumière émise est affaire de goût, mais elle ne devra pas être trop intense, histoire de rester réaliste.

Les modélistes qui désirent bricoler eux-mêmes leurs luminaires sauront désormais comment faire. Dans un premier temps, il s’agissait de présenter un système de prise ‘fait maison’ pour poteaux d’éclairage. Mais j'ai estimé qu’il était également intéressant d’illustrer la fabrication de ces coiffes de lampes typiques. Je vous souhaite beaucoup de plaisir à le mettre en pratique…

©2006 Gerolf Peeters - modifié le 01.10.2008 Voyez: Cellule lumineuse - Rail dételeur - incandescence - Tubes TL