Rail dételeur 'maison'

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La plupart des fabricants proposent un rail dételeur où une sorte de rail central se soulève au milieu de la voie, un peu comme un pont pour l’entretien des autos dans un garage… difficilement compatible avec la quête d’un réseau réaliste.

Bien entendu, il existe aussi des systèmes plus élégants dans le commerce. Pensons par exemple aux attelages Kadee commandés par un champ magnétique externe et aux attelages automatiques (digitaux ou non) montés sur certaines locomotives. Il s’agit d’un projet ‘fait maison’, à savoir de la ‘fabrication maison’ intégrale: nous allons même confectionner l’électroaimant!


Le principe du rail dételeur est très simple: un électroaimant fournit la force nécessaire pour soulever le noyau métallique disposé sous la voie et relié à une petite plaque entre les deux rails. Lors de l’activation de l’électroaimant, cette plaquette se soulève et pousse vers le haut la pine des coupleurs d’attelage. Pour protéger l’électroaimant contre toute surchauffe éventuelle, un petit montage électronique est ajouté: en deux mots, l’énergie nécessaire à l’attraction de l’aimant est contenue dans un condensateur, chargé via une résistance et commandée par un transistor de puissance.

Un gabarit n’est pas seulement nécessaire comme aide pour le soudage, mais nous permet également de réaliser des électroaimants en série. C'est confectionné avec quelques chutes de Pertinax et quelques boulons et écrous M3. Nous y gravons deux rainures séparées de 11 mm. Deux rondelles de laiton ‘M6’ et une busette en laiton forment la base de notre électroaimant.


Ces raccords sont ensuite enduits de pâte d’étamage. Le gabarit est maintenu ensemble lorsque le tout est soudé. Réalisez plusieurs montages semblables dans la foulée. Le résultat obtenu est une construction assez grossière, mais que nous pouvons affiner. L’endroit où viendra la bobine doit être le plus possible égalisé, donc sans restes de soudure.

Pour ce faire, un tour est le meilleur outillage.Nous fixons notre ouvrage et opérons à une vitesse modérée. Nous commençons par faire tourner une extrémité de ce montage: grâce à cette opération, un bout de la rondelle en laiton et une partie de la busette en laiton est éliminée. Lors de l’alésage de la partie centrale – la partie sur laquelle la bobine devra être montée – un peu de matière devra également être enlevée.


On obtient une belle enveloppe de bobine bien lisse, avec l’axe des rondelles en laiton perpendiculaires. Il reste toutefois encore une étape dans le montage: nous avons besoin d’un fin petit trou par lequel nous allons enfiler le fil de la bobine jusque dans le noyau de l’électroaimant.

Nous pouvons maintenant bobiner: cette opération doit se réaliser le plus lentement possible. Enroulez en zigzagant sur l’enveloppe de la bobine et raccordez bien les différentes ‘couches’ de fil pour obtenir une bobine égale et entourée de façon régulière par le fil. Découpez le fil, mais veillez à un raccord d’une longueur minimale de 5 cm.


Le noyau mobile de notre électroaimant est constitué de fer, suite à ses bonnes propriétés magnétiques. L’extrémité supérieure de ce futur noyau est alésé pour obtenir une tige plus fine. Pour finir, nous raccourcissons ce noyau.

Pour éviter que le noyau ne puisse tourner dans l’électroaimant, nous avons tracé une fente en son milieu. Ceci peut se réaliser à la main avec une scie à métaux, mais une scie disposée dans un tour travaille de façon un peu plus précise.


Le noyau de l’électroaimant est prêt et devrait ressembler à celui-ci. Pour le reste, nous avons encore besoin d’une partie non magnétique, qui transmet le mouvement vers la voie. Une tige de plastique constitue une bonne base.


Nous la mettons d’abord à bon diamètre pour ensuite y forer un trou affleurant dans le styrène. Forez à basse vitesse et par étapes, pour ne pas faire fondre le plastique. Pour finir, nous raccourcissons cette partie en plastique à bonne longueur.



Notre noyau mobile est maintenant prêt. Si vous travaillez avec précision, le collage ne sera même pas nécessaire et vous obtiendrez une liaison bien solide. Les fils de l’électroaimant sont raccordés à quelques fils courts, afin de pouvoir tester le fonctionnement de notre électroaimant ‘fait maison’.

Au départ de styrène de 2 mm d’épaisseur, nous découpons des plaques de 24 mm sur 40. Nous forons des trous pour le fixation. Notre électroaimant peut maintenant être enfiché pour la plus grande partie dans le trou foré et fixé à la plaque de base avec de la colle instantanée.


Au centre de la plaque de base vient une cloison. Nous la découpons en bonne forme, pour qu’elle s’adapte sur l’électroaimant. Nous forons à 5 mm de la partie supérieure en son milieu un trou de 3,2 mm, ainsi que deux trous de 1,5 mm plus vers le bas, pour le raccord du transistor. Dans un bout de boîte en laiton, nous découpons un rectangle. Ceci constituera le radiateur de notre transistor.

Les pieds du transistor sont pliés dans les coins ad hoc. Une touche de pâte conductrice de courant veille à la bonne transmission de la chaleur. La liaison entre l’alimentation et la commande est assurée par un connecteur tripolaire. Ce dernier veille non seulement à une bonne liaison électrique, mais fonctionne également comme support entre la plaque de base et la cloison réalisée.


Nous assurons les raccords nécessaires: la liaison avec l’émetteur du transistor et le ‘moins’ du connecteur (au-dessus), ensuite la résistance entre la base du transistor et le raccord de commande du connecteur. Ensuite les bobines de l’électroaimant peuvent être fixées: un fil au ‘plus’ du connecteur, l’autre fil au raccord du collecteur du transistor.

Pour le soudage du fil de cuivre émaillé de l’électroaimant bobiné, une chaleur un peu plus intense sera nécessaire de la part du fer à souder: l’émail du fil doit en effet être fondu pour réaliser le contact électrique. Il vaut tester le bon fonctionnement de l’ensemble.


Il est temps de l’intégrer sur notre réseau. Nous commençons par forer un trou de 7 mm d’épaisseur exactement au milieu de la voie. En H0, cela veut dire qu’il faut découper une traverse en son milieu entre les deux rails. Ensuite, vous pouvez forer avec une mèche à bois à travers le lit de ballast et la sous-couche.

Notre montage doit maintenant être fixé au moyen de quelques vis à bois. Seule la hauteur joue un rôle. Nous pouvons raccorder le dételeur sur le réseau. Remarquez le condensateur tampon placé avec la résistance de puissance, qui enverra des ‘pics de courant dosés’ pour la commande de l’électroaimant.


Si vous avez mesuré à l’avance l’épaisseur de sous-couche de vos voies et que vous avez utilisé cette mesure dans les différents stades, placez la tête de votre noyau mobile juste au dessus et à hauteur des traverses. Si nécessaire, la hauteur de placement du dételeur doit être ajustée.


Nous avons camouflé ce dételeur en piste de service. Dans une bande de styrène, nous gravons un joint de 3 mm. A gauche et à droite, retirez un bout de styrène pour renforcer l’idée qu’il s’agit de poutres éparses. Nous réalisons des bouts de 12 mm de largeur qui seront disposés entre les rails, d’autres bouts découpés à mesure seront placés entre les voies. Ces bandes peuvent être peintes à votre goût.


D’un bout de plaque de styrène de 0,5 mm d’épaisseur, nous découpons des rectangles avec une ouverture en leur milieu. Nous collons cette plaquette à la partie supérieure, après avoir déterminé la bonne position sur notre réseau. Après durcissement de la colle, la partie supérieure est polie. Ensuite, la partie supérieure peut être collée de la même façon. Veillez à l’aligner et que les bourrelets des roues du matériel roulant ne soient pas gênés.

Après que le trou dans la plaque de base ait été un peu retravaillé, le reste de la piste de circulation peut être placée. Veillez à la bonne hauteur de cette piste. Un demi millimètre sous le champignon du rail garantit un aspect suffisamment réaliste et ne gêne pas le nettoyage des rails. Si l’ensemble est bien fignolé, personne n’imaginera que cette piste a une autre fonction que purement décorative…

©2008 Gerolf Peeters - mis à jour 21.06.2008 Regardez aussi: Cellule lumineuse - Lampadaires - crocodile - signaux - aiguillage